L’ambassadeur de L’UE en visite au Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique : "Le dispositif malien contre Ebola est efficace à 80 %" Spécial
- Écrit par Niakaling SISSOKO
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L’Union européenne apprécie les efforts déployés par le Mali dans la prévention de la maladie à virus Ebola. Son ambassadeur accrédité au Mali, Richard Zink, l’a réaffirmé mercredi lors d’une audience à lui accordée par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné. Pour l’Union européenne, le dispositif malien de prévention de la maladie à virus Ebola est efficace à 80 %. C’est ce qu’a affirmé le mercredi 10 septembre son ambassadeur au Mali, Richard Zink, lors d’une audience au cours de laquelle il était venu s’imprégner de l’état des lieux de la lutte malienne contre la fièvre hémorragique à virus Ebola, et s’enquérir aussi des actions prévues pour consolider le dispositif. Le diplomate européen a exprimé la solidarité du citoyen de l’espace européen au Mali à l’instar des pays menacés ou touchés par le virus. S. E. Zink a rappelé qu’en guise de solidarité, l’UE a alloué un fonds de 140 millions d’euros aux pays touchés par le virus.
Le Mali, qui n’est pas pour l’instant affecté, devra bénéficier d’une autre assistance (technique) que le diplomate était venu proposer au ministre de contrôle sanitaire. L’appui proposé sera porté par Echo, une ONG d’aide humanitaire et de protection civile, forte d’une expérience reconnue en matière de prévention épidémiologique en Afrique. Selon son chef de bureau au Mali, Patrick Barbier, Echo travaille en synergie avec d’autres ONG sanitaires nanties d’une expertise avérée comme Médecin sans frontières (MSF). En réponse à la proposition d’assistance européenne, le ministre de la Santé a remercié l’Union européenne pour son geste de solidarité à l’endroit du Mali, dont les efforts de prévention contre Ebola ont été salués à plusieurs rencontres internationales. En effet, en plus de la rencontre des ministres de la Santé, tenue les 2 et 3 juillet, le 28 août derniers à Accra, notre pays a été encouragé par la communauté internationale pour n’avoir pas fermé ses frontières avec la Guinée infectée par le virus depuis mars 2014. Prenant part à Addis-Abeba (en Ethiopie) le lundi 8 septembre dernier à la rencontre sur la maladie à virus Ebola des ministres des Affaires étrangères élargie aux ministres de la Santé des pays d’Afrique, le ministre de la Santé, Ousmane Koné, a reçu des compliments pour son dispositif de prévention. Le choix de non fermeture des frontières du Mali avec la Guinée se justifie par le fait que la mesure qui n’est possible que dans la théorie crée un sentiment de relâchement chez les agents de santé. A la place de la fermeture des frontières, le Mali a prôné l’échange d’expériences entre les autorités et les agents socio-sanitaires de la Guinée voisine. Une stratégie qui a marché et qui continue de produire des effets positifs dans la prévention contre Ebola. Parlant de la menace géographique de l’épidémie sur les pays, le ministre Koné a fait une classification géographique en trois zones : les pays touchés, les pays limitrophes des pays touchés et les autres pays. Pour une lutte préventive efficace, le chef du département de la Santé a expliqué qu’il convient d’accentuer les efforts autant en faveur des pays touchés que de ceux faisant frontières avec eux. Cela permettra non seulement d’éviter que de nouveaux pays soient infectés, mais aussi de circonscrire la propagation de l’épidémie. Pour le ministre Koné, le renforcement des capacités de prévention des pays limitrophes permettra également d’éviter qu’un cas confirmé puisse devenir explosif. En termes de besoins en moyens logistiques et humains, le ministre a déclaré que son département est en train de procéder au renforcement des capacités des cordons sanitaires à travers le recrutement et la formation des agents sanitaires déployés sur le terrain. L’augmentation du stock de thermomètres à infrarouge et l’implication accrue des communautés dans la campagne d’information et de sensibilisation contre la menace épidémique à Ebola sont entre autres besoins formulés par le ministre. Pour l’ambassadeur de l’UE, les actions déjà menées par notre pays apparaissent efficaces. Et d’appeler la population à ne pas céder à la panique face aux rumeurs. Il faut travailler en n’excluant pas l’éventualité d’un cas confirmé. En prévision de cela, des mesures de prise en charge sont déjà envisagées. En attendant, le ministre a proposé une simulation de prise en charge de deux cas confirmés de fièvre Ebola. Cette supposition se fera sur la base (virtuelle bien sûr) d’un cas détecté à partir d’un transport public et un autre cas confirmé passé par un centre de santé communautaire avant de se retrouver plus tard à une structure hospitalière. Aux termes de cette audience, les deux parties ont convenu de mener des actions jumelées dans le cadre d’une prévention/riposte plus robuste à la menace de FHVE.
CM/MSHP
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