67e ASSEMBLEE MONDIALE DE LA SANTE A GENEVE: Le MSPH obtient le retour du Fonds mondial au Mali
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Après de longs moments de nuages entre le Mali et le Fonds mondial pour la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/Sida, le ministre de la Santé veut redorer le blason de notre pays auprès de ce partenaire financier important. En marge de la 67e Assemblée mondiale de la santé, Ousmane Koné a convenu avec les responsables du Fonds mondial de diligenter les réglages pour le décaissement de plus 80 millions de dollars alloués au Mali.
Mieux le chef du département de la Santé a donné un véritable coup de piston à la candidature de notre compatriote Dr. Traoré Fatoumata Nafo, candidate au poste de directeur régional pour l’OMS pour l’Afrique. La reprise de la coopération sanitaire entre le Mali et Cuba fait partie de la moisson du ministre de la Santé à Genève. Dans une interview bilan, le ministre Koné revient sur les décisions importantes qui profitent au Mali. Lisez l’intégralité de cette interview !
Vous avez participé à la 67e Assemblée mondiale de la santé à Genève du 19 au 24 mai 2014. De quoi a-t-il été question principalement ?
Ousmane Koné : La 67e Assemblée mondiale de la santé a été l’occasion pour des ministres de la Santé du monde d’échanger sur toutes les questions qui sont des préoccupations inégalement reparties entre les zones du monde. Certaines questions peuvent être importantes pour certains pays et moins importantes pour d’autres.
L’Assemblée a abordé tous les sujets relatifs à la santé et même au-delà de la santé. Ce qu’il faut noter de ces assises, c’est qu’il a été constaté que la santé a été considérée comme un secteur transversal qui touche à tous les autres aspects. Bref, l’Assemblée mondiale a traité de tous les sujets relatifs à la santé des hommes et les déterminants de la santé des hommes.
En marge de l’Assemblée mondiale de la santé, vous avez eu plusieurs rencontres importantes, pouvez-vous nous en citer quelques-unes ?
Ousmane Koné : Je risque d’en oublier. Mais je commence par vous parler de la rencontre avec le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Mme Margaret Chan. Ce fut une rencontre très fructueuse, nous avons échangé sur beaucoup de questions relatives à la santé à travers le monde.
Sur le cas du Mali, nous avons notamment parlé du défi de l’éradication de la poliomyélite et du ver de Guinée. Nous nous sommes également arrêtés sur les questions relatives à la disponibilité de l’eau comme facteur essentiel à la bonne santé. Pour parler d’autres rencontres j’ai eu aussi rencontré Gavi Alliance. C’était en fait une série de rencontres au cours desquelles, nous avons eu une conférence où nous avons exposé le cas du Mali. J’avoue que les autres pays ont bien apprécié les efforts du Mali en matière de vaccination.
Vous avez surtout rencontré les responsables du Fonds mondial, qu’est-ce qu’on peut retenir de cette rencontre ?
Ousmane Koné : Avec les responsables du Fonds mondial, il y avait des questions qui étaient en discussion depuis longtemps. Notamment après le rapport du Programme de lutte contre le paludisme, la tuberculose et celui contre le VIH/Sida, il avait été reproché à la gestion du Mali un certain nombre d’irrégularités qui devaient faire l’objet de remboursements, selon les procédures mondiales. Il fallait que nous discutions de ces sujets et que par la même occasion nous discutions du prochain financement du Fonds mondial.
Il a été convenu que nous allons chercher un terrain d’entente pour vider les questions restantes et de façon à trouver un protocole. Il y a plus de 80 millions de dollars qui sont prévus pour le Mali, mais à cause de ces problèmes nous n’arrivons pas à évoluer vers l’étape future. Je crois que nous avons eu des échanges fructueux. Dans les jours à venir probablement, nous allons convenir d’un protocole.
La délégation malienne a eu une rencontre avec celle de Cuba, qu’est-ce qui est sorti de cette entrevue ?
Ousmane Koné : Effectivement, j’ai rencontré mon homologue de Cuba. La rencontre a été très amicale, dans un climat chaleureux. A cette occasion, nous avons passé en revue la coopération avec Cuba qui a été une coopération exemplaire malheureusement suspendue du fait de la période d’insécurité qui a suivi les événements de mars 2012.
Nous avons examiné la possibilité de reprendre cette coopération. A l’occasion, nous avons l’Opération Milagro qui a été une opération d’assistance en ophtalmologie assortie de gratuité en faveur des populations. Nous avons examiné la possibilité de reprendre cette coopération en matière d’ophtalmologie sous un autre angle. Nous avons échangé sur la formation. Vous savez qu’il y a beaucoup de Maliens qui sont formés à Cuba en la matière. Nous avons échangé sur l’utilisation de ces cadres.
On vous a très souvent vu avec vos homologues africains, quelles ont été les questions abordées avec eux ?
Ousmane Koné : En général, j’ai cherché à rencontrer tous mes homologues de la région africaine. Nous avons échangé sur les sujets qui nous sont communs. Nous avons échangé sur les solutions en termes d’expérience. Des pays qui n’ont pas les mêmes préoccupations et qui sont intéressés par notre expérience et vice-versa. Nous avons échangé sur ce plan. Nous avons aussi mis à profit cette 67e Assemblée mondiale pour plaider pour notre candidate Dr. Traoré Fatoumata Nafo (directrice de Roll Back Malaria) qui est candidate du Mali pour le poste de directeur régional zone africaine de l’OMS. C’était l’occasion pour moi de chercher le soutien des pays qui vont voter pour notre candidate.
Vous avez fait une déclaration à la tribune de l’Assemblée mondiale de la santé. Quels étaient les points saillants de cette déclaration ?
Ousmane Koné : Ce que je peux rappeler d’abord, c’est que mon discours a été monté autour du discours inaugural de la directrice générale de l’OMS. Dans ce discours, il a été question du rapport entre le changement climatique et la santé. J’ai cru avoir ajouté comme contribution sur ce point le fait d’avoir signalé que l’OMS doit aider certains pays qui sont exposés aux effets du changement climatique.
Du fait que ce soit des zones déjà arides et semi arides l’OMS doit les aider à concevoir et à mettre en application les politiques de développement durable adaptées à leurs conditions. Dans mes propos, j’ai également fait allusion à nos préoccupations par rapport à deux maladies : la dracunculose et la poliomyélite.
Nous avons fait un plaidoyer en faveur du prochain cycle de reconstitution du Fonds de Gavi. Vous savez que Gavi Alliance est une association qui œuvre pour la promotion de la vaccination pour la protection de tous les enfants du monde à travers la vaccination, Gavi a beaucoup fait au Mali et dans le cadre du prochain cycle de reconstitution de Fonds je dois d’abord dire que Gavi est une association qui fait la collecte de fonds pour pouvoir les redistribuer aux pays pauvres.
Dans ce cadre, Gavi a fait une première collecte dont la distribution a commencé en 2001 ; le Mali en a largement profité jusqu’à l’heure actuelle. Il s’agit maintenant de faire un nouveau cycle de collecte. Dans le cadre de ce nouveau cycle de collecte, notre intervention a été considérée par Gavi comme un bon plaidoyer. Nous avons de surcroit l’avantage que notre chef d’Etat (Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta) s’est personnellement engagé pour faire ce plaidoyer. Donc Gavi attend beaucoup de cette intervention de notre chef de l’Etat. Nous en sommes fiers parce que ça a été cité en exemple.
Vous avez fait une déclaration au nom des 47 pays de la zone Afrique, quelle était sa quintessence ?
Le Mali a et traité la déclaration sur "la prévention sur des traumatismes chez les enfants". Cette déclaration a été préparée par le Mali au nom des 47 pays de la zone Afrique. Dans cette déclaration, il s’agissait de rappeler ce qui a été fait en cette matière. La 64e Assemblée mondiale de la santé avait pris une résolution notamment la n°27 pour assigner des tâches aux Etats membres et au directeur de l’OMS. La résolution demandait au directeur de faire en outre un rapport pour la 67e session sur la mise en œuvre de cette résolution. En tant que membre des 47 Etats de la zone Afrique, nous avons reçu le mandat d’analyser ce rapport et de dégager une appréciation. Nous avons fait ce travail qui a été approuvé sans amendement par les 47 Etats.
Propos recueillis par
Markatié Daou
CC/MSHP