Le département d’entomologie du mrtc et ses partenaires ouvrent un laboratoire de développement des moustiques transgéniques
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La lutte anti vectorielle est l’une des composantes essentielles de la stratégie globale de lutte contre le paludisme recommandée par l’OMS. De nos jours l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide et la pulvérisation intra domiciliaire constituent les interventions majeures. Celles-ci font face aux défis de la résistance que développent les moustiques aux insecticides lorsque longuement exposés. Ce phénomène de résistance en plus de la non disponibilité d’un vaccin contre le paludisme appellent à la mise au points de nouvelles méthodes dont celles basées sur la génétique. Si le génome d’un moustique est modifié afin qu’il ne transmette plus le paludisme ceci augmentera l’arsenal de lutte anti vectorielle d’un nouvel outil.
D’énormes progrès ont été réalisés dans ce domaine en matière de recherche fondamentale. Il est maintenant possible de transformer le génome du principal vecteur du paludisme, Anopheles gambiae, afin de réduire sa capacité de transmettre le parasite. Ceci dit il faut souligner que nous sommes encore très loin de la phase de lâcher de moustiques réfractaires car il y a des préalables.
Le développement d’un tel projet passe obligatoirement par l’implication des chercheurs nationaux ainsi que tous les acteurs concernés. Ces chercheurs vivent avec les communautés locales et comprennent les sensibilités des personnes dans les zones endémiques face à la menace du paludisme ; mais ils ont besoin de formation et d’infrastructure adéquates afin d’utiliser les nouvelles techniques in situ. C’est dans ce cadre que le département d’Entomologie du MRTC de la faculté de médecine, pharmacie et d’odonto-stomatologie en partenariat avec l’Université de Keele en Angleterre, avec l’appui financier du Wellcome Trust ouvre un nouveau laboratoire destiné à développer des moustiques transgéniques. Le laboratoire a été conçu suivant les normes internationales de confinement. Toutes les mesures de sécurité possibles aussi bien que les plans de gestion des risques ont été prévus. Un code de conduite a été élaboré et devra être respecté à la lettre par tout utilisateur autorisé des locaux.
La création de ce laboratoire au Mali a deux mérites essentiels : 1) le transfert de compétences à travers la formation (trois chercheurs, Dr. Mamadou B. Coulibaly, Dr. Ibrahima Baber et Dr. Mahamoudou B. Toure, ont déjà été formés en Angleterre sur les techniques de transformation génétique), 2) la capacité de faire la recherche en Afrique avec les compétences africaines sur des problèmes africains. Bien sur que cela n’exclut point la collaboration avec le Nord.