Le symposium sur la résistance des vecteurs aux insecticides.
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Le Ministre de la santé Oumar Ibrahima Touré, a présidé le jeudi 1er juillet 2010 le Symposium sur la résistance des vecteurs aux insecticides. C’était dans la salle Diama de l’hôtel Laico Amitié, en présence du Dr Diallo Fatoumata Binta Tidiane Représentant de l’OMS au Mali et de nombreuses personnalités et chercheurs du paludisme en Afrique.
Salle Diama. Aujourd’hui, la question de la résistance des vecteurs aux insecticides, est d’actualité en ce sens qu’elle est présent constamment débattue dans des foras scientifiques internationaux, a laissé entendre Dr Diallo Fatoumata Binta Tidiane. Comme exemples, il y a entre autres les dernières sessions du Roll Back Malaria ou Faire Reculer le Paludisme de Ouagadougou en août 2009 et de Bamako en avril 2010, ainsi que la session ministérielle du Conseil d’administration de Faire Reculer le Paludisme, le 14 mai dernier à Genève.
Il convient de rappeler que le paludisme, sévit de façon endémique au Mali. En effet, sur une population estimée à plus de 14 millions d’habitants, selon le recensement général de la population et de l’habitat 2009, on dénombre 2 millions d’enfants de moins de 5 ans à risque de paludisme par an. On note également 700.000 grossesses à risque, et 1 million d’habitant à risque de paludisme épidémique dans la zone sahélo-saharienne du pays. C’est dire que chacun de nous, à un moment donné de l’année, fait son épisode de paludisme, comme l’a si bien dit Son Excellence Amadou Toumani Touré, Président de la République du Mali
Au plan épidémiologique, le paludisme est responsable de 37, 35 % des motifs de consultation dans les services de santé. Il représente la première cause de décès des enfants de moins de 5 ans, et la première cause d’anémie chez les femmes enceintes.
Cette situation, est très variable en fonction des faciès géo climatiques. Elle est marquée par une zone soudano-guinéenne à transmission saisonnière longue de plus de 6 mois, une zone sahélienne à transmission saisonnière courte ne dépassant pas 3 mois et une zone de transmission sporadique, voire épidémique, correspondant aux régions du Nord et certaines localités des régions de Koulikoro et de Kayes. Elle est aussi marquée par des zones de transmission bi ou plurimodale comprenant le delta intérieur du fleuve Niger, les zones de barrage et de riziculture comme Niono, Sélingué, Manantali et Markala, et des zones peu propices à l’impaludation, particulièrement les milieux urbains, comme Bamako et Mopti où le paludisme est hypo endémique.
A ce titre, les agents pathogènes les plus couramment rencontrés, sont le Plasmodium falciparum, le Plasmodium malariae et le Plasmodium ovale. De même, on retient que les principaux vecteurs du paludisme au Mali sont les Anophèles gambiae et les Anophèles funestus
La prévention étant une composante majeure de la lutte contre le paludisme, elle est particulièrement axée sur la lutte anti vectorielle intégrée. C’est une lutte qui est basée sur la promotion de l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides, la pulvérisation intra et extra domiciliaire d’insecticides durables, l’hygiène et l’assainissement. Elle vise à réduire, voire arrêter, la transmission du paludisme par l’usage des insecticides dans la lutte contre le paludisme.
Cependant, cette lutte chimique risque d’être compromise à cause de la résistance de plus en plus croissante aux insecticides.
Oumar Ibrahima Touré dira : « C’est pourquoi, il est important d’intensifier la communication autour d’une utilisation optimale des insecticides disponibles et ceux récemment développés, pour sauvegarder le bénéfice immédiat et à long terme de ces outils de lutte. Ceci exige que les pays d’endémie palustre comme le nôtre, aient la capacité nécessaire de les utiliser correctement afin de prévenir le développement de la résistance chez les vecteurs, ou quand la résistance est détectée de trouver les moyens appropriés pour la gérer. Les connaissances déjà anciennes sur les mécanismes de résistance, et celles acquises très récemment par la biologie moléculaire, laissent entrevoir des possibilités de gestion de la résistance. »
Il convient de signaler que dans le cadre du suivi de la résistance aux insecticides, l’Organisation mondiale de la santé a fait des recommandations au Fonds Mondial et aux autres bailleurs de fonds. Il s’agit de la mise en exergue, dans les propositions de financements, d’activités de suivi/évaluation de la résistance aux insecticides pour les moustiquaires imprégnées de longue durée d’action et la pulvérisation intra domiciliaire à grande échelle.
Le Ministre de la santé a exhorté l’ensemble des participants au symposium à cerner les différents contours de la résistance des vecteurs aux insecticides, afin que les mesures idoines soient prises pour circonscrire l’ampleur du phénomène de la résistance lié à l’utilisation des insecticides. Il a enfin rappelé que la participation de tous à la lutte contre cette maladie, permettra de sauver des vies humaines et « d’atteindre notre vision d’un Mali sans paludisme. »