La nouvelle souche du virus Ebola en RDC Spécial
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Alors qu'une épidémie d¹Ebola fait rage depuis mars 2014 en Afrique de l'Ouest, un foyer de cette fièvre hémorragique est apparu en République démocratique du Congo (RDC) au mois d'août dernier, laissant craindre une propagation du virus en Afrique centrale. Une étude associant l¹IRD, l¹Institut Pasteur, le CNRS, le CIRMF au Gabon, l'INRB en RDC et l¹OMS, publiée dans la revue New England Journal of Medicine, confirme qu'il s'agit d'une épidémie d¹Ebola. Mais celle-ci est due à une souche locale du virus, différente de celle qui sévit à l'Ouest du continent. Si ce résultat montre que les deux épidémies ne sont pas liées, il illustre l'accélération de l'émergence de la maladie, dont il devient urgent de comprendre les modalités de propagation.
Alors que le monde entier a les yeux tournés vers l'Afrique de l'Ouest, où plusieurs pays sont touchés depuis mars 2014 par la plus grave épidémie d¹Ebola jamais observée, un autre foyer situé au nord de la République démocratique du Congo (RDC) a été signalé à l¹OMS le 24 août dernier. Dans un tel contexte, il était essentiel de vérifier si cette seconde épidémie résultait de celle d'Afrique de l'Ouest, traduisant une expansion à l¹Afrique centrale. Une souche différente, Des chercheurs de l'IRD, de l'Institut Pasteur, du CNRS, du CIRMF au Gabon et de l'INRB en RDC, en collaboration avec des experts de l¹OMS, révèlent qu¹il s'agit d'une nouvelle flambée de fièvre hémorragique, indépendante du foyer Ouest-africain. Le séquençage complet du génome du virus responsable a été réalisé au CIRMF, grâce à un séquenceur haut débit, unique en Afrique subsaharienne. Il confirme qu¹il s’agit d’un virus de l’espèce Ebola. Mais il montre que la souche congolaise est différente de celle d'Afrique de l'Ouest. Par ailleurs, elle apparaît très proche de celles ayant sévi en RDC et au Gabon entre 1995 et 1997. Une épidémie circonscrite, ce résultat signifie que le foyer congolais est dû à une souche virale locale, qui a pu être maîtrisée. Cette épidémie a débuté le 26 juillet 2014, lorsqu¹une femme serait tombée malade quelques jours après avoir dépecé un singe trouvé mort dans la forêt. A ce jour, 70 cas ont été confirmés, dont 42 décès, soit un taux de létalité d’environ 60 %, similaire à celui observé en Afrique de l’Ouest. Le pic épidémique a été observé la semaine du 24 août 2014. Grâce aux mesures de protection mises en œuvre par les autorités sanitaires congolaises isolement des malades, protection du personnel médical, sensibilisation des populations à éviter tout contact corporel l’épidémie semble aujourd¹hui endiguée. Cette multiplication récente des épidémies d¹Ebola montre que la probabilité de transmission du virus du réservoir animal à l'homme augmente. Il devient urgent de mieux comprendre les modalités de circulation (saisonnières ou autres) du virus au sein de son réservoir naturel ainsi que celles qui gouvernent le passage du virus d'une espèce animale à une autre ou à l'homme. Une meilleure connaissance de ces paramètres permettrait de définir des seuils d'alerte et de prédiction des épidémies, qui pourraient s'avérer précieux dans la mise en œuvre rapide des mesures de contrôle.
Actualité scientifique n°467, http://www.ird.fr/la-mediatheque/fiches-d-actualite-scientifique/467-ebola-en-rdc-une-nouvelle-souche-du-virus
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