Menu

kurtköy escort

www.jffactory.net<

A+ A A-

Rhume : la vitamine C sert-elle à quelque chose? Spécial

A priori ce n'est pas grave mais bien ennuyeux, et cela reste aujourd'hui une cause majeure de visite à son médecin traitant dans les pays développés : le rhume, infection due à plus de 200 virus différents et qui associe à des degrés divers congestion nasale, maux de gorge, céphalées, toux, fièvre et autres... Il y a bientôt un siècle, la vitamine C (Vit C), qui venait d'être découverte, était proposée en traitement et rapidement adoptée par de nombreux patients ; un postulat qui a gagné ses lettres de noblesse dans les années 1970, quand le prix Nobel Linus Pauling a validé une étude contre placebo lui accordant des propriétés préventives et un certain effet d'allègement des symptômes. La question, pourtant, n'était pas définitivement réglée ; ou au moins méritait-elle confirmation, les détracteurs de la Vit C restant nombreux...

Pour déterminer si la Vit C réduit l'incidence, la durée et/ou la sévérité des symptômes des rhumes, H Hemila et coll., de l'Université d'Helsinski (Finlande) et de Curtin (Australie) ont réalisé une vaste étude bibliographique sur le sujet, isolant de la littérature médicale (Medline, Embase, Cinahl et autres) tous les essais contre placebo testant des prises d'au moins 0,2 g/j. Leur protocole, qui faisait appel à deux « reviewers » indépendants, a montré d'une part, sur 29 essai incluant 11 306 participants, que la prescription de vit C n'avait pas d'effet sur l'incidence globale des rhumes dans la communauté, et d'autre part, sur 31 études couvrant 9 745 épisodes infectieux, un léger effet de réduction de la durée des symptômes. Des doses régulières de 1g ou plus diminuent la durée de l'infection de 8 % chez l'adulte, 18 % chez l'enfant ; les plus forts bénéfices concernent les individus se livrant à des exercices physiques de forte intensité.

Pour les auteurs, et sans doute leurs lecteurs, la cause est entendue : la Vit C, en matière de rhume, n'est certainement pas la panacée qu'on espérait. Son utilisation en routine n'apparaît guère justifiée... sauf peut-être pour les marathoniens et autres adeptes de la souffrance sportive. Une déception sans doute incontestable en matière de santé publique, mais qui, vu le (faible) prix de la vit C et cette réduction minime mais réelle de la durée des symptômes, ne devrait pas empêcher tout le monde, au prochain épisode de nez qui coule, de se précipiter comme d'habitude sur ses comprimés de vitamine.

Hemila H et coll. : Vitamin C for preventing and treating the common cold. Cochrane Database Syst Rev., 2013. 1 Art. N°.:CD000980. DOI: 10.1002/14651858.CD000980.pub4.

 

(JIM)
Dr Jack Breuil

 

 

Dernière modification lemardi, 11 novembre 2014 00:06
Retour en haut