Le secrétaire général de l’ONU a effectué une tournée dans les pays de l’Afrique de l’Ouest touchés par le virus Ebola, pour les assurer de l’appui de la communauté internationale
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a effectué une visite de quelques heures dans notre pays samedi. Cette visite entrait le cadre de la tournée en Afrique de l’Ouest du patron de l’ONU qui s’est rendu dans les pays touchés par l’épidémie hémorragique à virus Ebola. Ban ki-Moon s’est ainsi rendu au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, les trois pays les plus touchés par l’épidémie de la terrible maladie contre laquelle il n’existe pas encore de vaccin ni de médicaments curatifs.
Arrivé à Bamako, il a été reçu par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita au palais de Koulouba. A l’issue de 3 quarts d’heure d’audience, Ban Ki-Moon s’est félicité des progrès accomplis par notre pays dans la lutte contre la propagation de l’épidémie à virus Ebola. Il a loué le leadership du président Keita qui a permis de mobiliser les moyens de l’Etat et l’ensemble de la population pour adopter les mesures d’hygiène indispensables pour se prémunir contre la maladie.
Le secrétaire général de l’ONU n’a pas manqué d’exhorter notre pays à rester vigilant et à poursuivre la mobilisation contre la fièvre Ebola. Il a émis le vœux qu’en janvier prochain, notre pays soit déclaré comme ayant à réussi à stopper l’épidémie. Ban Ki-Moon était accompagné notamment, au cours de cette visite, par la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan.
Dans notre pays, la propagation du virus semble circonscrit, grâce à la bonne coordination des autorités sanitaires en collaboration avec leurs collègues de la communauté internationale. Le Mali a compté, au total, 7 cas confirmés dont 5 décès depuis le début de cette épidémie. Deux malades ont été déclarés guéris. Le suivi sur les 13 derniers contacts a été levé depuis plus d’une semaine, la période d’observation étant terminée le 15 décembre 2014 à minuit. Il n’existe donc plus aucun malade à virus Ebola au Mali, selon le ministère de la Santé.
Ban Ki-Moon a quitté Bamako pour Accra, la capitale ghanéenne où est installé le bureau de l’ONU chargé de la lutte contre la fièvre Ebola. Mais avant, à Freetown, dans la capitale sierra léonaise, il a rendu hommage au courage des agents de santé qui s’occupent des malades de la fièvre Ebola, bravant le risque d’être contaminés à leur tour. « Vous êtes des héros », a-t-il lancé aux agents du centre de traitement de Hastings près de Freetown. Ban Ki-Moon a assuré que l’appui de la communauté internationale ne fera pas défaut pour non seulement endiguer l’épidémie mais aussi reconstruire les services de santé sinistrés.
Partie il y a un an du sud de la Guinée, l’épidémie d’Ebola a fait plus de 7.300 morts sur plus de 19.000 cas recensés, selon le dernier bilan de l’OMS publié samedi dernier. Selon Madina Bah, l’une des responsables de l’Unicef, environ 2000 enfants sont devenus orphelins à cause d’Ébola dans les pays-foyers. Aujourd’hui, si les cas déclarés augmentent moins vite, la plus grande vigilance doit rester de mise, avertissent les spécialistes.
Pour ce qui concerne les recherches sur les vaccins et les médicaments curatifs, des essais cliniques du « VSV » se déroulent parallèlement à Hambourg, au Gabon et au Kenya. Quant au vaccin de GSK, il est testé à Oxford, au Mali et aux Etats-Unis depuis septembre. « Le temps a été compressé au maximum », souligne Marie-Paule Kenya, sous-directeur général à l’OMS, chargée des thérapies et vaccins Ebola. Les tests d’efficacité devraient démarrer sur le terrain fin décembre au Liberia, en janvier en Sierra Leone, et à plus large échelle d’ici avril 2015.
A. DIARRA